Les marches du MRC : La police camerounaise utilise des gaz lacrymogènes pour disperser la manifestation

Ce mardi, la police a utilisé des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour disperser une manifestation de dizaines de personnes dans la capitale économique du Cameroun, Douala.

Le MRC, parti de  Maurice Kamto, avait appelé à des “marches pacifiques” contre le président Paul Biya, 87 ans, qui dirige le pays depuis 1982.

Les manifestants ont appelé à un cessez-le-feu et à des négociations pour mettre fin à un conflit de longue date entre les séparatistes anglophones et les forces de sécurité ; ils ont également demandé une réforme du système électoral ; mais la majorité scandait des slogans appelant au départ du Président de la république.

Ils ont convergé vers le carrefour Ndokotti, un coin populaire de Douala, criant des slogans tels que “Assez, c’est assez”, “Libérez, libérez”  et “Paul Biya doit partir” avant que la police ne les disperse, procédant à quelques arrestations.

La police et les soldats avaient pris position dans plusieurs villes la nuit précédente.

Le 24 août, Kamto, chef du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) et second de Biya aux élections de 2018, a qualifié son gouvernement de “kleptocratie”, accusant Biya de “gouverner par le mépris et la terreur” et appelant à une “campagne géante appelant au départ pur et simple de M. Paul Biya du pouvoir”.

Le 7 septembre, M. Biya a convoqué des élections régionales pour le 6 décembre – d’où l’appel aux marches de ce 22 septembre.

Pendant ce temps à Paris, une cinquantaine de partisans de Kamto qui ont manifesté mardi devant l’ambassade du Cameroun ont été accueillis par des gaz lacrymogènes après avoir affronté la police anti-émeute française CRS.

Les manifestants brandissaient des drapeaux camerounais et tenaient des affiches sur lesquelles on pouvait lire “Chassez le tyran” et appelaient à la fin de “Françafrique”, le terme désignant l’ingérence post-coloniale de la France en Afrique. Certains ont jeté des chaises d’un restaurant voisin sur la police, et la circulation a été bloquée car les agents ont dispersé la foule à plusieurs reprises.