Le Ministre de l’administration territoriale, Paul Atanga Nji, s’est exprimé lors d’une conférence de presse tenue à Yaoundé lundi soir, soit quelques heures seulement après que le chef de l’État Paul Biya ait convoqué l’électorat pour les toutes premières élections régionales du pays, prévues le 06 décembre 2020.
Avant même que les collèges électoraux ne soient convoqués pour cette élection, le leader du Mouvement de la Renaissance camerounaise, Maurice Kamto, avait prévenu dans un thread sur son compte twitter que toute tentative de tenir ce scrutin sans revoir le code électoral et résoudre la crise dans les régions anglophones se heurterait à une résistance farouche. Voici l’intégralité de son message, paru le 24 août 2020 :
« Notre combat contre la dictature s’achemine vers sa phase critique. Je demande aux forces de sécurité et de défense, aux autorités administratives et judiciaires de comprendre que cette lutte est notre devoir commun, celui de donner à la jeunesse et au pays une chance. Nous voulons nous sortir de la dictature du régime qui étouffe notre pays par la lutte pacifique. Dans cette lutte décisive, la violence ne pourrait donc être que le fait de Monsieur Paul BIYA et de son régime, et ils en porteraient l’entière responsabilité.
Toute convocation du corps électoral avant la résolution de la crise anglophone et la réforme consensuelle du système électoral actuel, emportera AUTOMATIQUEMENT le lancement d’une gigantesque campagne nationale d’APPEL AU DÉPART PUR ET SIMPLE DE M. PAUL BIYA DU POUVOIR.Camerounais de l’intérieur et de la diaspora, tenez-vous prêts! Ne soyons plus otages de M. BIYA et son régime. N’acceptons plus d’être l’objet de moqueries des autres Africains! Si l’heure est arrivée, alors elle est arrivée! Je ne vous trahirai pas! Dieu bénisse le Cameroun ! »
Maurice Kamto, sur Twitter le 24 août 2020
Cependant, le Ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a riposté, soulignant que toute tentative de perturber les élections sera considérée comme une atteinte à l’intégrité territoriale de la nation et sera sanctionnée par de sévères sanctions.
« Je veux qu’il soit très clair qu’aucun désordre ne sera toléré de la part d’un parti politique ou d’un acteur politique », a déclaré Paul Atanga Nji, décrivant toute tentative de protestation comme une sécession et une révolution. Il est allé plus loin en citant l’article 111 de la loi n ° 2016/007 du 12 juillet 2016 qui punit la sécession de la réclusion à perpétuité ainsi que l’article 114 de la même loi qui punit la révolution de la réclusion à perpétuité.
En janvier 2019, suite à des marches populaires non autorisées pour dénoncer des fraudes à l’élection présidentielle de 2018 dont ils accusent encore le parti au pouvoir, Maurice Kamto et d’autres leaders alliés du MRC avaient été mis aux arrêts et avaient séjourné en prison pendant 09 mois, avant d’être libérés sur décision de Paul Biya.
Les prochains mois s’annoncent troubles et il y a lieu de préciser que le MRC a depuis la convocation des collèges électoraux par le Président Paul Biya, suspendu ses présences dans les médias (radios et télévisions).