CAMEROUN – EDUCATION : LA CHUTE DU BACCALAUREAT

Le déroulement des épreuves écrites du baccalauréat de l’enseignement secondaire général (ESG), session de 2020 au Cameroun, vient de subir un choc historique.

Le calendrier initial de l’année scolaire au Cameroun a été bouleversé suite à la pandémie du Covid-19 et les dates de tous les examens officiels se sont ainsi vues repoussées pour permettre aux candidats d’être prêts. C’est dans cette atmosphère que le Baccalauréat ESG qui se tient habituellement dès la fin du mois de Mai, s’est vu à l’ordre du jour dans la seconde moitié de Juillet.

Mais un communiqué ministériel inédit vient, en soirée du vendredi 24 juillet 2020, avant-dernier jour de composition, créer le trouble au sein de la communauté éducative.

En effet, le Professeur Pauline Nalova Lyonga, Ministre des enseignements secondaires (MINESEC) informe l’opinion publique à travers ce communiqué que les épreuves de Chimie, Physique et Sciences de la vie et de la terre récemment traitées par les candidats, sont annulées. La date de leur report est fixée aux journées du 03 août et 04 août 2020. Les raisons de cette annulation et de cette reprogrammation ne sont pas énoncées, mais chefs d’établissement, personnels administratifs, enseignants et candidats n’ont d’autre choix que de se soumettre à la décision de la hiérarchie.

Ci-dessus : communiqué officiel signé du Ministre des enseignements secondaires.

Le Baccalauréat camerounais plus que jamais à terre

Il faut noter qu’entre autres incidences, cette disposition vient perturber la préparation des candidats à l’examen Probatoire ESG, car les dates du 03 et 04 août marquaient leurs deux premiers jours d’épreuves écrites. Le communiqué précise que Le Probatoire se tiendra cette fois du 05 au 10 août 2020.

Ce document du MINESEC rédigé dans un ton inhabituellement autoritaire met en garde toute personne hostile au passage de ces preuves en faisant recours aux Loi de la république du Cameroun. Des rumeurs apparemment fondées révèlent que cette mesure découle d’un constat faisant état de fraude massive aux dites épreuves.

Tout ceci, dans un climat de crise déjà très lourd, vient remettre en question l’intégrité des personnels en charge de l’éducation et met en situation délicate le fonctionnement de l’Office du baccalauréat du Cameroun (OBC).

Le Baccalauréat camerounais qui a presque perdu ses lettres de noblesse a-t-il besoin d’un coup de grâce ? A-t-on pensé à l’état d’esprit de tous les candidats qui pensaient en avoir terminé mais qui doivent désormais subir une semaine de stress en plus ? Une communication gouvernementale prompte nous permettrait certainement d’y voir clair.