Au Cameroun, une entreprise défriche illégalement des terres pour lancer une gigantesque plantation de palmiers à huile. Cela empiète sur une zone clé de la biodiversité dans le bassin du Congo, la deuxième plus grande forêt tropicale du monde, selon Greenpeace.
Cameroun Vert SARL, connu sous le nom de Camvert, a commencé cette année à développer une plantation de palmiers à huile de 60 000 hectares (148 263 acres) dans une forêt précédemment destinée à l’exploitation forestière dans la région sud du pays.
Une fois achevé, le projet sera l’une des plus grandes exploitations d’huile de palme d’Afrique centrale et produira quelque 180 000 tonnes d’huile comestible par an.
Une partie de la forêt borde le parc national de Campo Ma’an, qui abrite des espèces animales menacées de disparition, notamment des pangolins géants, des éléphants de forêt, des chimpanzés, des gorilles de plaine et des léopards.
En avril, le ministère des Domaines, du cadastre et des affaires foncières a autorisé la société à commencer le défrichement de 2 500 hectares.
Le projet viole à la fois la loi camerounaise et les normes internationales et menace les moyens de subsistance des communautés indigènes, a déclaré Greenpeace dans un rapport qui sera publié ce lundi.
L’autorisation du ministère était illégale en l’absence d’un décret présidentiel cédant la terre à Camvert ou d’une dérogation présidentielle spéciale, a déclaré le groupe environnemental.
Camvert a rejeté ces allégations, déclarant que le projet “a été créé dans le respect total des lois nationales et internationales et après de sérieuses consultations avec les administrations gouvernementales, les organisations environnementales et la population locale”, selon le responsable du projet, Mamoudou Bobbo.
La forêt a survécu à son utilité pour l’industrie forestière car elle a été endommagée, a déclaré M. Bobbo dans une interview dans la capitale, Yaoundé. “Les palmiers à huile sont des arbres comme les autres et ne peuvent pas affecter le climat négativement comme le prétend Greenpeace”, a-t-il dit.