Les personnels de la santé en service à Bakassi, dans la région du Sud-Ouest, ont fait la lumière sur leurs conditions de travail déplorables.
Se sentant oubliés, ils disent avoir été négligés par les autorités et demandent aux pouvoirs en place de leur venir en aide.
L’un des établissements de santé les plus touchés est le Centre Médical d’Arrondissement (CMA) situé à Isangele. Mbatchout Gilbert, Chef du Bureau de la santé à Bakassi, affirme que l’hôpital est désert.
Itoe Oliver, un ancien employé de cet établissement hospitalier, affirme que plusieurs travailleurs ont initialement signé un contrat pour une période de trois ans. Les trois principaux éléments du contrat, dit-il, étaient que “Une indemnité sera versée au personnel de santé travaillant à Bakassi, et il faut vivre à Bakassi pour une durée ne dépassant pas trois ans, avec la possibilité d’obtenir une bourse après ladite période”.
Malheureusement, il ajoute que les termes du contrat sont rompus. Comme beaucoup d’autres, Olivier dit qu’il n’a bénéficié des finances que pendant la première année.
“La durée de trois ans n’a jamais été respectée. Il y a des collègues qui ont passé près de douze ans sur place. Ils sont toujours là, à Bakassi. La question des bourses est oubliée”, révèle-t-il.
Oliver ajoute que cela ne fait qu’aggraver les conditions de vie déjà déplorables dans la région pour le personnel de santé.
“… Il n’y a pas d’électricité, pas d’eau potable, pas de réseau et donc pas de communication quand vous êtes à Bakassi…”
Avant les inquiétudes soulevées par l’établissement d’Isangele, les travailleurs de la santé du district sanitaire de Bakassi avaient fait part de leurs préoccupations au délégué régional de la santé publique du Sud-Ouest, notamment en ce qui concerne “l’utilisation de travailleurs fantômes qui assistent à nos formations et à nos réunions dans la région, l’absence de certains membres du personnel, qui laisse les personnes présentes au travail avec une lourde charge de travail…”.
Le personnel a également allégué que les fonds étaient mal utilisés. “Un exemple est celui du Covid-19. Le montant qui nous a été remis ne correspond pas à ce qui était présenté sur papier…”
Ils ont ensuite menacé de quitter le travail ce week-end si rien n’est fait à ce sujet.
Les autorités doivent encore fournir une réponse officielle aux griefs des travailleurs. Depuis que le conflit de la péninsule de Bakassi a été résolu entre le Cameroun et le Nigeria, beaucoup disent que le gouvernement a abandonné population.