Depuis l’apparition de la nouvelle maladie à coronavirus Covid-19 dans le pays en mars 2020, le gouvernement camerounais a été contraint d’adopter pleinement l’apprentissage électronique comme alternative à l’apprentissage normal en classe.
Dans le cadre du plan d’expansion et de consolidation de l’expérience, le gouvernement a annoncé que l’apprentissage en ligne sera désormais pleinement intégré dans les programmes scolaires des écoles primaires, des collèges et des universités du pays.
Ce plan doit commencer cette année scolaire qui débute le 05 octobre 2020.
La fracture numérique et la faible connectivité à l’internet, un problème majeur
L’ampleur de la fracture numérique dans le pays et la faible connectivité à Internet sont les premiers obstacles qui entravent le projet national d’apprentissage en ligne dans les écoles camerounaises.
Un nombre important d’écoles primaires et de collèges du pays se trouvent dans des régions éloignées qui ne disposent ni de l’électricité ni des services de télécommunications.
Seul un petit nombre d’élèves et d’étudiants étudient dans des zones ayant accès à une connexion internet.
Selon les statistiques de l’Agence nationale des technologies de l’information et de la communication (ANTIC), le taux de couverture Internet au Cameroun n’est que de 30 %, ce qui équivaut à environ sept millions de personnes sur une population de près de 26 millions d’habitants. Et la plupart des zones couvertes se trouvent en milieu urbain.
En ce qui concerne le problème de la faible connectivité, les autorités gouvernementales ont travaillé à améliorer la situation – au moins au niveau des universités.
Récemment, le ministère de l’enseignement supérieur du pays a conclu un accord de partenariat avec l’entreprise publique de télécommunications CAMTEL, afin d’augmenter la bande passante Internet dans les universités d’État. Le projet, qui débutera en 2021.
Y a-t-il une solution au problème ?
Si les autorités camerounaises recherchent des solutions à court terme pour mettre en œuvre efficacement le programme national d’apprentissage en ligne à tous les niveaux du paysage éducatif du pays, certains experts en TIC ont toutefois fait des propositions qui pourraient porter leurs fruits à long terme.
Selon Victor Mbarika – professeur de technologies de l’information et de la communication basé aux États-Unis : “Le Cameroun est confronté à de très nombreux défis en termes de technologies nécessaires pour soutenir l’apprentissage en ligne. Les étudiants des zones rurales n’ont pas le même type d’accès que ceux des zones urbaines. “
“C’est pourquoi il est important de développer des technologies pour l’apprentissage en ligne de telle sorte qu’il nécessite une très faible bande passante. De cette façon, un étudiant disposant de données mobiles dans n’importe quelle partie du pays peut accéder sans grande difficulté à diverses ressources d’apprentissage en ligne”, a-t-il ajouté.
Bien que les responsables affirment qu’ils font tout ce qu’ils peuvent pour que le volet e-learning du processus d’enseignement et d’apprentissage soit un succès au cours de la prochaine année scolaire et universitaire, le scepticisme demeure quant à l’efficacité avec laquelle le gouvernement pourra relever certains des défis existants qui font obstacle au processus.