Les habitants de la vallée du Ntem au Cameroun obligent le gouvernement à suspendre les baux temporaires qui permettent à de nouvelles industries de planter 26 000 hectares de cacaoyers sur leurs terres. La lettre signée par le ministre des Terres confirme la suspension.
Selon Investir au Cameroun, le ministre des Domaines, du Cadastre et des affaires foncières du Cameroun, Henri Eyébé Ayissi a annoncé dans une lettre du 14 août 2020 que l’impact du bail temporaire entre l’Etat et Neo Industry SA a été suspendu.
La décision de ce membre du gouvernement a été prise à l’issue d’une réunion de concertation organisée par le Préfet de la vallée de Ntem le 08 août 2020, qui a négocié avec les élites locales et les habitants concernés par le projet Neo Industries. Cette décision devrait permettre d’apaser la colère des habitants de cette zone du Cameroun et de ramener le calme après quelques semaines de tensions.
Depuis 2012, les populations de la région sud protestent contre la constitution d’une réserve forestière d’environ 66.000 hectares sur leurs terres ancestrales. Cette opposition s’est accrue il y a quelques semaines, lorsque le patron de Neo Industry, Emmanuel Neossi, a annoncé l’acquisition par son entreprise d’environ 26.000 hectares de ces terres réservées, en vue d’y développer des cacaoyers.
En plus de condamner depuis toujours le manque de transparence du gouvernement dans la constitution des réserves foncières dans leurs villages, les habitants de la vallée de Ntem ont qualifié de vol l’attribution de leurs domaines à Neo Industry.
Ce conflit entre les pouvoirs publics et les populations de la région du sud nous rappelle l’affaire Herakles Farm, société américane qui avait obtenu environ 20.000 hectares de concession nationale dans la région du Sud-ouest, avec pour ambition de mettre sur pieds des projets d’extraction d’huile de palme. Mais ils avaient dû y renoncer face à la pression des ONG.