La coalition pro-Gbagbo Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS) a déposé la candidature de l’ex-président Laurent Gbagbo lundi à la Commission électorale indépendante (CEI) pour l’élection présidentielle d’octobre 2020. En effet, la loi ivoirienne n’oblige pas un candidat à être présent sur le territoire au moment du dépôt de son dossier.
“Nous venons de déposer le dossier de candidature de notre référent politique, le président Laurent Gbagbo, le père de la démocratie en Côte d’Ivoire que nous avons sollicité pour être notre candidat à la présidentielle”. Tels sont les propos de Georges-Armand Ouegnin, président de EDS à sa sortie de la CEI, devant la presse.
Laurent Gbagbo, qui n’a toujours pas dit un mot en public sur sa candidature, se trouve toujours en Belgique où il attend un éventuel procès en appel devant la Cour pénale internationale. Il avait été acquitté par cette juridiction en première instance de l’accusation de crimes contre l’humanité. Il peut voyager librement, mais à condition que le pays d’accueil accepte sa présence. Cependant, il ne possède pas encore de passeport.
Laurent Gbagbo a été exclu des listes électorales suite à sa condamnation à 20 ans de prison par la justice ivoirienne pour l’attaque de la Banque Centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pendant la crise post-électorale de 2010-2011. Cette condamnation avait été prononcée en janvier 2018.
Georges-Armand Ouegnin avait attribué cette radiation à de sordides “manœuvres juridico politiciennes” visant à écarter définitivement l’opposition. Malgré sa démarche, plusieurs sources judiciaires estiment que cette candidature n’a pas de chance d’obtenir validation.
Georges-Armand Ouegnin a profité de l’occasion pour réclamer “la libération de tous les prisonniers politiques et le retour des exilés politiques avec à leur tête Laurent Gbagbo”.
Si tout se passe bien, les Ivoiriens retrouveraient au premier tour de la présidentielle, Laurent Gbagbo, 75 ans, Alassane Ouattara, 78 ans, qui brigue un troisième mandat et l’ancien président Henri Konan Bédié, 86 ans. Ces trois leaders politiques étaient candidats au premier tour de la présidentielle de 2010.
Des proches de l’ancien chef rebelle et Premier ministre Guillaume Soro, également à l’étranger et sous le coup d’une condamnation par la justice ivoirienne, devaient aussi déposer son dossier.