Le sommet UE-Chine de ce lundi 14 septembre 2020 entre le dirigeant chinois Xi Jinping et le trio européen composé d’Angela Merkel, Ursula Von Der Leyen et Charles Michel doit être le point de départ d’une nouvelle stratégie UE-Chine fondée sur la réciprocité, la souveraineté et un engagement plus fort pour défendre les libertés universelles et l’État de droit.
Depuis que Deng Xiaoping a ouvert la Chine à la fin des années 1970, elle est rapidement devenue la deuxième superpuissance mondiale.
L’essor économique est étonnant. En 2020, la Chine est désormais la deuxième économie du monde, elle possède la plus grande armée du monde.
La grande vision de Xi Jinping est de faire de la Chine la puissance dominante du monde en 2049, exactement cent ans après la naissance de la République populaire de Chine.
L’Europe ne devrait pas suivre la voie de Donald Trump en faisant de la Chine un ennemi. Le découplage n’est pas une option.
Quatre priorités sont mises en avant par les dirigeants européens
Les dirigeants européens doivent maintenant faire connaître clairement à Xi Jinping quatre priorités.
Premièrement, l’Europe veut avoir une relation constructive dans laquelle les deux parties continuent à renforcer la coopération positive sur le changement climatique, leurs efforts communs pour sécuriser l’accord nucléaire avec l’Iran et leurs missions communes de maintien de la paix des Nations unies pour contribuer à assurer la paix dans le monde.
Deuxièmement, une relation commerciale constructive doit être fondée sur la réciprocité. La Chine doit cesser de bloquer l’accord d’investissement UE-Chine que l’Europe négocie depuis maintenant plus de sept ans. Elle doit se conformer aux règles de l’Organisation mondiale du commerce, donner aux entreprises européennes un accès égal au marché chinois.
Troisièmement, à une époque où même les masques portés sont fabriqués dans les camps de détention ouïgours, l’UE n’entend plus détourner le regard des violations des droits de l’homme.
La Chine doit mettre fin à sa répression contre Hong Kong et le Tibet. Sinon, l’UE devrait soutenir les appels à une enquête des Nations unies sur les violations des droits de l’homme en Chine.
Quatrièmement, une Europe unie et souveraine défendra ses principaux intérêts.
Avant que les entreprises chinoises ne soient autorisées à construire le réseau 5G de l’Europe, tous les doutes concernant l’espionnage industriel, les atteintes à la vie privée et la possibilité de cyberattaques chinoises doivent être levés. Dans le cas contraire, les entreprises chinoises doivent être exclues.
Les dirigeants chinois sont connus pour leurs rudes compétences en matière de négociation. Merkel, Von Der Leyen et Michel doivent faire de même pour être respectés. C’est la seule façon de construire une base solide pour une relation constructive et future.