Le Cameroun manque d’air et d’amour à cause de multiples discriminations. Ce sont des opérations contre une personne ou une catégorie sociale qui créent des frontières dites « discriminantes ». Ces frontières produisent un rejet visant à l’exclusion sociale sur des critères tels que l’origine sociale ou ethnique, la religion, le genre…
Au Cameroun, la discrimination est un fourre-tout immense, regroupant plusieurs fléaux qui scalpent la vie sociale en rependant la pauvreté, le chômage et d’autres sources de malaise. Il est question dans cet article de faire une brève révision de ces problèmes depuis longtemps combattus, mais qui résistent solidement aux vagues du temps.
- La stigmatisation, qui revient à considérer d’autres personnes comme déviantes pour la société. Les auteurs de stigmatisation font passer le handicap d’une personne ou son erreur passée en une marque négative ou d’infériorité. Cela aboutit souvent inévitablement à un rejet social du concerné.
- Le tribalisme, sans doute fléau social le plus puissant du Cameroun, c’est une bombe à retardement dont l’explosion pourrait causer une guerre désastreuse. Organisation sociale par tribus, nous le prenons plutôt ici dans son sens figuré et péjoratif qui fait de lui la haine d’un individu d’une tribu X contre des individus d’une tribu Y. Le tribaliste base strictement son ressentiment contre les autres sur leur appartenance ethnique. Le Cameroun comptant plus de 260 ethnies, nul besoin de préciser que le foisonnement de ces manifestations tribalistes (insultes, violences physiques, favoritisme, etc.) n’est pas de nature à promouvoir l’unité.
- Le népotisme, quant à lui, est l’abus qu’une personne fait de sa position ou de son influence en faveur de sa famille ou de ses amis. Constat éternel est fait qu’il s’agit presque toujours des « mêmes » aux mêmes postes, des « mêmes » dans les listes d’admission aux concours, des « mêmes »dans l’obtention de bourses d’études. Un paysage de mérite sur fond de succession ou de dynastie coiffe le ciel camerounais et semble être fait pour toutes les générations futures. Cela défavorise des millions d’autres citoyens pourtant aptes au service de leur nation.
La liste de ces problèmes est exhaustive, mais il est judicieux de noter que la loi camerounaise sanctionne ces actes discriminatoires, car la quête ardente de la cohésion sociale est une priorité nationale. Voilà par exemple pourquoi l’assemblée nationale a adopté une Loi contre le tribalisme le 29 novembre 2019. Il s’agit d’une modification de l’Article 241 du Code pénal pour lutter contre les discours haineux et le tribalisme. Son application « sans combine » est donc ardemment souhaitée pour l’égalité et le confort de tous.